Appel à une journée de mobilisation

5 octobre 2017 § Poster un commentaire

Photo de l’action menée le 4 octobre par les associations du Franc-Moisin, à Saint-Denis

Non au plus important plan social jamais réalisé !

Faire du 18 octobre une « journée noire » pour les associations

Avec une violence inouïe, le gouvernement vient de décider la suppression de 150 000 emplois aidés dès 2017, et 100 000 supplémentaires en 2018. Compte tenu de la fragilité des associations, beaucoup déboucheront sur des licenciements. Cet immense plan social, décidé sans aucune concertation, dans une approche strictement comptable, témoigne d’une ignorance et d’un mépris de la société civile, qui semble pour le gouvernement se réduire aux start-up et aux entrepreneurs sociaux. Cette décision est catastrophique pour des dizaines, et bientôt des centaines de milliers de salariés privés d’emploi, pour des milliers de collectivités incapables d’assurer la continuité du service public, pour la survie de milliers d’associations et pour les populations aidées en matière de dignité des personnes, d’accès au droit, de solidarité, les pratiques culturelles, sportives et éducatives, le vivre ensemble.

Les associations ne se définissent pas seulement par un « modèle économique », mais par un modèle social, démocratique, humain fait d’émancipation, de respect des droits fondamentaux, d’égalité, mais aussi de coopération, de générosité. L’innovation sociale, ce n’est pas l’ubéralisation de la société, mais l’invention sans cesse renouvelée de réponses sur le terrain aux besoins des habitants et aux aspirations des citoyens dans la fraternité. Le retour au XIXe siècle qu’on nous propose est archaïque et invivable.

C’est pourquoi les organisations et les citoyens signataires demandent :

un moratoire sur la suppression des emplois aidés en 2017-2018, c’est-à-dire de nouvelles instructions à Pôle emploi et aux services déconcentrés de l’État pour renouveler les contrats aidés sur la base des critères de début 2017, sans se limiter à des aménagements à la marge en fonction des protestations ;

une étude d’impact sérieuse et contradictoire de l’évolution des financements publics aux associations, de leurs effets sur la vie citoyenne et les territoires, sur les actions réalisées par les associations au service de l’intérêt général et sur les conditions d’emploi dégradées des salariés associatifs ;

la mise en place dès le budget 2018 d’une ligne budgétaire dotée de 800 millions d’euros et son attribution déconcentrée à des associations contribuant à l’intérêt général[1] afin de permettre à ces associations d’assurer la continuité des missions indispensables qu’elles remplissent au service de la société ;

l’ouverture d’une négociation sur l’emploi associatif, afin que les associations puissent, pour leurs missions permanentes au service de l’intérêt général, rémunérer correctement leurs salariés de façon stable à travers des CDI et non à travers des emplois aidés, tout en maintenant un dispositif adapté de retour à l’emploi.

Ils appellent tous les citoyens,  et toutes les associations à :

Alerter leurs parlementaires, qui vont débattre du budget 2018 au mois de novembre, les rencontrer en octobre, leur écrire, avec les syndicats de salariés et chaque fois que c’est possible avec des collectivités locales citoyennes qui partagent les mêmes préoccupations ;

de faire du 18 octobre, jour du « forum des associations et fondations », une journée noire pour les associations partout en France, sous la forme de leur choix, en s’habillant de noir pour symboliser leur mort programmée, en portant un brassard « en grève », ou par tout autre action symbolique, festive, protestatrice ;

– Constituer des Collectifs au niveau local, départemental ou régional pour s’entraider, débattre et agir ensemble, comme beaucoup commencent à le faire, notamment en Auvergne-Rhone Alpes, Cornouaille, Rennes, Nantes, Ile de France, Creuse, Saint-Denis, Montreuil, etc. avec  les collectivités, les syndicats, et tous ceux qui  se battent pour une société solidaire.

Ces actions constituent une première étape. D’autres actions communes pourront être envisagées au mois de novembre, notamment après les rassemblements qui se multiplient au niveau local, départemental ou régional.

Nous appelons toutes les associations et les collectifs qui se construisent dans tout le pays à faire part de leurs difficultés et leurs initiatives en envoyant un message au CAC sur contact@associations.citoyennes.net

[1] Emmanuel Macron lui-même semble indiquer dans ses déclarations au Point que les tâches réalisées par les associations à travers les emplois aidés sont nécessaires, mais devraient être financées par des subventions.

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